Étude de la bioécologie des Culicoides (Diptera : Ceratopogonidae), vecteur du virus de la fièvre catarrhale ovine. Dynamique et chorologie des populations culicoïdiennes dans la région ouest de l’Algérie – Région de Tiaret

Abstract

Les moucheronsdu genre Culicoides Latreille, sont de petits diptères nématocères et hématophages, responsables de la transmission de plusieurs agents pathogènes tels que des filaires, des protozoaires et des virus. Parmi ces virus, on trouve le virus de la fièvre catarrhale des ovins ou bluetongue (FCO ou BTV) et la maladie hémorragique épizootique (EHDV), qui touchent les ruminants domestiques et sauvages. Ainsi, les Culicoides sont considérés comme des espèces d’intérêt vétérinaire. Ces moucherons piqueurs se trouvent dans le monde entier à l’exception de l’Antarctique. En Algérie, peu d’étude aborde ces insectes ; la majorité se sont intéressées aux recensements et à l’identification des espèces. Les inventaires des espèces de Culicoidesne sont pour l’instant pas complets et la liste des espèces d’Algérie demeure par conséquent loin d’être exhaustive. En revanche, l’écologie, la chorologie et la dynamique de ces espèces restent qu’exceptionnellement étudiées en Algérie. A la lumière de ce contexte, l’objectif de cette étude est, dans un premier temps, de décrire la diversité des Culicoides dans la région du Nord-ouest algérien (Wilaya de Tiaret) et de préciser leur bioécologie. Dans un second temps, de déterminer et d’identifier la chorologie et la dynamique des populations et enfin de contribuer à modéliser et prédire la dynamique et l’abondance des espèces les plus abondantes dans la région de Tiaret, et ce, à partir des variables environnementales et climatiques. Pour ce faire, des prospections ont été menées sur neuf sites de captures à savoir : le centre équestre de Tiaret (Haras National Chaouchaoua) et des fermes agricoles d’élevages mixtes. Les captures ont été effectuées à l’aide des pièges lumineux ultra-violet placés à l’intérieur des différents bâtiments d’élevage. L’identification,à l’espèce, des spécimens capturés a été réalisée grâce à l’utilisation des clés d’identification des espèces de la région paléarctique. Les données de ce travail ont été explorées par des analyses statistiquesdéveloppées. Les principaux résultats de cette étude sont la présence de nouvelles espèces pour la faune algérienne (10 espèces nouvelles) parmi un total d’au moins 37 espèces identifiées, ainsi que la description de la dynamique saisonnière des espèces. Ainsi donc, deux profils de dynamique temporelle, unimodale et bimodale, ont été déterminés pour les espèces récoltées. L’étude a révélé, de plus, la présence d’espèces de distribution Afro-tropicale (C. kingi et C. langeroni/ C. navaiae) et d’espèces méditerranéennes (C. newsteadi, C. obsoletus / C. scoticus, C. punctatus etC. grisescens). En outre, la modélisation de la dynamique de populations de Culicoides a été élaborée, les variables environnementales et climatiques : la température, l’ensoleillement et l’évapotranspiration des végétaux ont un impact positif sur les abondances de C.langeroni/ C. navaiae et C. kingi, mais négatif sur les abondances de C. newsteadi, C. grisescens, C. obsoletus / C. scoticus et C. punctatus. Ainsi, le modèle développé a permis de conclure à un impact des variables environnementales sur l’abondance différent, selon que les espèces appartiennent à la faune Sahélo-Saharienne, ou à la faune paléarctique méditerranéenne.